Et si je travaillais pour une néobanque verte ?
Cette semaine, on retourne dans le secteur de la banque et de la finance avec Green-Got, une Fintech en pré-lancement, fondée par 4 jeunes entrepreneurs. Parmi eux, il y a Maud Caillaux, dont j’ai fait la rencontre à Paris, il y a 1 an. Touchée par sa passion, son envie d'agir et son humilité, alors même qu’elle parlait de fonder une néobanque, j’ai eu envie de l’interviewer. Aujourd'hui, à quelques mois du lancement de Green-Got, je suis ravie de vous faire découvrir le projet et son ambition.
Maud nous en dit plus…
HISTOIRE ET CRÉATION
Peux-tu me raconter ce qui vous a amené avec ton équipe à créer Green-Got ?
Peu de gens le savent aujourd’hui : la plus grosse partie de leur empreinte carbone est à la banque.
Je fais partie d’une génération, qui, pour la majorité des personnes, fait attention à son impact au quotidien. En revanche, de l’autre côté, elle à une empreinte équivalente liée à l’épargne qu'elle a à la banque. En effet, l’argent que nous épargnons à la banque est investi et décuplé avec certains leviers de création monétaire. Et, quand on dit que les banques émettent du CO2 c’est un petit raccourci : en fait elles permettent à d’autres acteurs d’en émettre en les finançant. Souvent, lorsque je parle de cette problématique, les gens ne sont pas au courant. On ne se rend pas compte que notre argent a une vie très riche. L’ambition de Green-Got est de rediriger les flux vers des investissements plus verts et plus durables pour financer ces secteurs de l’économie.
Pourquoi à ton avis on ne se rend pas compte ou ne s’intéresse pas à cet impact écologique qu’à le secteur de la banque ?
D’une part, la banque, ce n’est pas le sujet le plus sexy du monde.
Ensuite, ce n’est pas physique : si un jour tu veux remonter la chaîne de production d’une marque pour voir si elle est éco-responsable, tu peux le faire. L’argent c’est en revanche plus compliqué à suivre, quand ce n’est pas impossible pour différentes raisons : le secret bancaire, le manque d’outils, le manque d’accès, de moyens, il y a beaucoup d’opacité, de différences d’un pays à l’autre, d’un acteur à l’autre. Je pense qu’il y a de nombreux paramètres qui justifient qu’on ne sache pas encore assez que les banques ont un véritable rôle à jouer en tant que catalyseurs pour la transition écologique. L’argent est le nerf de la guerre, et là où il est, les choses avancent.
CONCEPT
Peux-tu me parler plus en détails de Green-Got ?
On est une néobanque verte. On va proposer un compte courant qui va te permettre de suivre ton impact et surtout on propose de l’épargne. Un compte courant, c'est par définition quelque chose de très liquide, il n’est pas investi et son impact est très limité. L’épargne c’est l’inverse, c’est de l’argent qui va être immobilisé plus longtemps et la banque va pouvoir l’investir sur des projets à plus long terme. Cette épargne, chez Green-Got, nous l’investissons sur des projets durables. Même si le compte courant à moins d’impact, c’était important pour nous de le proposer aussi et les personnes qu’on accompagne nous en ont fait la demande, car c’est une passerelle entre leur argent quotidien et ce qu’elles peuvent mettre en épargne.
Côté épargne, nos utilisateurs pourront choisir ce que leur argent finance ou construit. On a défini 6 grands secteurs de la transition écologique pour qu'ils choisissent en fonction de leurs préférences ce que leur épargne va financer :
- la rénovation thermique
- les énergies renouvelables
- le traitement de l’eau
- l’agriculture durable
- la captation du C02
- la protection des puits de carbone ( forêts, océans, prairies…)
Dans chaque secteur, est-ce qu’il y a des entreprises qui ont été sélectionnées pour que les personnes choisissent directement où diriger leur argent ?
Nous avons sélectionné des fonds qui ont un label, comme GreenFin et on se concentre sur les projets qui ont ces labels. Pour ceux qui ont d’autres labels comme l’ISR ( Investissement Socialement Responsable ), on rajoute une couche de méthodologie pour être sûrs qu’on ne se retrouve pas avec des mauvaises surprises.
Vous en êtes où dans le développement de Green-Got ?
Pour le moment, on développe. Nous avons fait les premiers Bêta Test, et, on a une liste de pré-inscrits à qui on ouvrira les portes en premiers dans quelques mois. On espère pouvoir ouvrir nos portes à tout le monde un peu avant l’été.
EQUIPE
Peux-tu me présenter l’équipe ?
Il y a :
Andréa, avec qui j’ai commencé au tout début, qui est notre CEO aujourd’hui. Avant, il était Business Analyst chez Pernod Ricard.
Vincent, qui est le “Monsieur banque” de l’équipe. ll a fait toute son expérience professionnelle en banque et il s’occupe de la partie finance du projet.
Fabien notre CTO qui s'occupe de toute la partie technique et technologique, notamment l’application, la sécurité. Il a une grande expérience dans la gestion des flux financiers et à déjà travaillé pour plusieurs banques.
Et moi-même, je suis CMO et je m’occupe du marketing et de la relation clients
Vous vous connaissiez avant ?
Oui 3 sur 4. Andréa, Vincent et moi nous venons de la même école de commerce, à Grenoble. Nous avons rencontré Fabien plus tard, quand on cherchait quelqu’un pour développer la partie Tech.
FINANCEMENT
Comment vous êtes-vous financés ?
On a fait des levées de fonds auprès de particuliers, qui partagent avant tout nos valeurs. C’est très important pour nous d’être financés par ce genre d’acteurs qui sont là pour notre idéal et non juste pour la recherche de profits.
Justement quelles sont vos valeurs ?
L’écologie, c’est la base du projet. Pour nous, le secteur financier c’est le secteur qui peut avoir le plus d’impact.
La transparence et l’honnêteté ensuite car nous ne sommes pas parfait, on est dans la démarche de dire ce qui va, ce qui ne va pas et non d'afficher une vitrine montrant que tout est parfait. On a aussi envie de rendre l’écologie plus sympa et accessible à tous.
Le dernier pilier, c’est la sécurité : la priorité c’est de protéger l’argent de nos clients avant tout. Pour cela, on a le même niveau de sécurité que les grandes banques françaises.
Justement, comment avez- vous fait pour avoir le même niveau de sécurité que les grandes banques ?
On passe par des prestataires technologiques qui ont les mêmes licences que les grandes banques. Ils s’appellent des Bank as a service. Leur rôle est de louer des licences à des jeunes Fintech qui veulent se lancer comme nous.
Au sein de l'équipe, quelles sont les valeurs qui vous caractérisent ?
La bienveillance : j’ai travaillé dans des boîtes où l’ambiance n’était pas sympa et même malveillante. Je pense qu’on a qu’une vie et qu’on n'a pas à supporter ce genre de circonstances, quelque soit le projet, aussi beau et légitime qu’il soit. C’est important - surtout quand tu es employé - d’avoir un climat de bienveillance : il y a des jours avec, des jours sans, des fois où tu peux, où tu peux pas il y a des fois où tu es bon, d’autres moins et c’est comme ça, il n’y a pas mort d’homme. Dans l’équipe, on est tous porté par ces valeurs et c’est comme ça qu’on veut avancer.
Enfin, l’expertise et l’excellence.
Est-ce que vous recrutez de nouvelles personnes dans les prochains mois ?
On recrute une personne dans l’équipe Tech et deux personnes en stage ou alternance. : une personne sur la relation client et un.e rédacteur.ice web.
Qu’est ce qui est important pour toi dans le choix d’un nouveau membre dans l’équipe ?
Le fit, partager les mêmes valeurs et l’excellence dans son domaine.
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